L’abolition de la valeur (troisième épisode du feuilleton)
Résumé des chapitres précédents:
Le premier chapitre s’est efforcé de comprendre comment Marx envisage l’abolition de la valeur dans le passage du capitalisme au communisme. On est arrivé à la conclusion que, dans la vision marxienne, l’abolition de la valeur consiste essentiellement en abolition du marché et planification de la production et de la distribution selon un système qui garde la plupart des catégories de l’économie capitaliste. Ce point de vue sur la révolution qui doit abolir la valeur est le soubassement de la théorie marxienne de la valeur. Nous avons analysé celle-ci, telle qu’on la trouve dans le premier chapitre du Capital, dans le chapitre 2. Marx y affirme que le travail est la source de la valeur, mais il considère ce travail comme une activité « naturelle » de l’homme dans ses échanges avec la nature. Du coup, la « dépense de force humaine » qui est la source de la valeur, mais qui est propre à toutes les formes de travail passées et à venir, doit être sur-définie par le contexte marchand où se situe le travail qu’il analyse. Paradoxalement, « l’échange seul » est affirmé comme la condition d’existence de la valeur. Le travail abstrait se trouve alors dans une position très ambiguë, entre son acception de dépense physiologique de force humaine et l’égalisation des différents travaux particuliers dans l’échange. Si Marx ne donne pas de définition approfondie du travail abstrait, les marxistes s’en sont chargés. Notamment Roubine, qui explicite en détail l’ambiguïté marxienne sans arriver à la dépasser.
Pour des raisons pratiques, nous passons directement au chapitre 4 du plan initialement esquissé. Nous supposons donc acquise l’analyse de la période actuelle qui fonde la perspective communisatrice. Le chapitre 4 entame la proposition de reprise de la théorie de la valeur en fonction de cette perspective. Le résultat principal auquel on parvient est que le travail abstrait se définit concrètement. Cela n’est pas sans importance pour penser l’abolition de la valeur.
Le plan de la deuxième partie a changé :
Deuxième Partie: Pour une reprise communisatrice de la théorie de la valeur
Chapitre 3: Périodisation et communisation
Chapitre 4: La valeur comme forme sociale des moyens de production.
1 – Point de départ: le capital reposant sur ses propres bases
1.1 – Production pour la production
1.2 – Un modèle à deux classes
2 – Interdépendance et multiplication des capitaux
3 – Le travail producteur de valeur (travail abstrait?)
3.1 – Productivité
3.1.1 – Productivité et temps de travail socialement nécessaire
3.1.2 – Concurrence et monopole
3.2 – Normalisation
3.2.1 – Utilité des objets et valeur d’utilité des marchandises
3.2.2 – Normalisation du travail
3.3 – Définition du travail producteur de valeur (travail abstrait?)
4 – Substance et grandeur de la valeur
4.1 – Rappel
4.2 – Le temps, substance de la valeur
4.2.1 – Inscription du travail valorisant dans la marchandise
4.2.2 – La substance de la valeur comme ce qui circule
4.2.3 – La substance de la valeur comme ce qui se mesure
4.3 – L’échange des marchandises, réalisation de la valeur
5 – Travail simple, travail complexe
6 – Conclusion provisoire
Chapitre 5: L’échange et la sphère improductive
Chapitre 6: Postone et la théorie critique de la valeur